Le point de vue de Ludovic Huzieux, co-fondateur d’Artémis courtage

Début octobre 2020, décrocher un prêt immobilier demeure compliqué pour bon nombre de particuliers qui achètent leur résidence principale et pour les investisseurs. En effet, lorsque ces derniers assument déjà une mensualité élevée pour financer leur logement, leur dossier est souvent refusé. Les banques sont également plus exigeantes concernant l’apport personnel. Ce dernier doit représenter environ 20%, soit 10% du prix du bien auquel s’ajoutent les frais de notaire. Emprunter sur 20 ans est par ailleurs devenu la norme pour les investisseurs locatifs, sur 15 ans pour les Sociétés civiles immobilières (SCI) et, enfin, sur 25 ans pour les acquéreurs de résidence principale. Les derniers chiffres publiés par la Banque de France sur la production des crédits immobiliers ne reflètent pas encore l’impact des recommandations du Haut conseil de stabilité financière (HCSF) et de la crise sanitaire. La chute de la production pourrait ainsi atteindre autour de 20% au dernier trimestre 2020. Cependant, l’horizon pourrait bien s’éclaircir. Depuis quelques semaines, les banques acceptent de nouveaux dossiers à financer, probablement dans l’objectif de commencer à remplir leurs objectifs fixés pour 2021. De plus, les taux d’usure publiés par la Banque de France au 1er octobre 2020 ont légèrement remonté (2,52% pour les crédits d’une durée de 10 à 20 ans et 2,68% pour ceux d’une durée de 20 ans et plus), ce qui va permettre à de nombreux emprunteurs solvables d’être à nouveau éligibles au prêt immobilier. Autre bonne nouvelle : dans le cadre du projet de loi sur l’Accélération et la Simplification de l’Action Publique (ASAP), les députés ont entériné la possibilité de changer de contrat d’assurance emprunteur à tout moment, et non plus lors la première année du crédit immobilier ou à chaque date d’anniversaire. Cette mesure, qui doit encore être adoptée en Commission mixte paritaire, permettra à de très nombreux emprunteurs d’accéder plus facilement à la concurrence et de réduire le coût de cette assurance qui pèse lourd.