FAUT-IL ENCORE SOUSCRIRE UN PEL ?

Le PEL a subi d’importants changements au cours des dernières années. Notamment, au point de vue fiscal. Dès lors, est-il toujours intéressant de souscrire ce type de placement aujourd’hui ? Artémis Courtage fait, pour vous, le point sur la question.

Souscrire un PEL : quelles sont les spécificités de ce placement ?

Le PEL (plan d’épargne logement) est un compte d’épargne rémunéré.

Ce placement permet au souscripteur de profiter d’un prêt immobilier à des conditions avantageuses. Notamment, un taux préférentiel et une prime d’État, pour les PEL souscrits avant 2018. C’est donc un outil privilégié pour se constituer un apport en vue d’un futur achat immobilier. Accessible aux adultes comme aux enfants, le PEL est cumulable avec d’autres produits d’épargne tels que le CEL (compte épargne logement). En revanche, il n’est pas possible de détenir deux PEL au même nom.

Tout comme le livret A, le PEL est un placement réglementé. Ses conditions de fonctionnement et de détention sont encadrées de manière stricte par les pouvoirs publics, notamment les conditions de dépôt ou de retrait. Sa durée est de 15 ans maximum et son montant est plafonné à 61 200 € (hors intérêts capitalisés), ce qui est supérieur au livret A (22 950 €).

À noter : il est possible de « casser » un PEL pour d’autres usages que l’achat immobilier (consommation, travaux de l’habitat, frais de scolarité…). Mais dans ce cas, la prime de l’État – accessible à certains PEL – n’est pas versée.

Par ailleurs, le droit à prêt acquis grâce à un PEL peut, sous certaines conditions, être transféré à un membre de sa famille (parents, enfants, conjoint), s’il est utilisé pour financer un projet immobilier commun ou familial. Cette transférabilité est un avantage souvent méconnu, notamment pour les PEL anciens bénéficiant de taux préférentiels.

Des changements majeurs pour les PEL en 2018

Les PEL ouverts avant le 1er janvier 2018 profitent d’une fiscalité favorable :

  • Les intérêts sont exonérés d’IR (Impôt sur le Revenu) jusqu’au 12ᵉ anniversaire (mais soumis aux prélèvements sociaux).
  • Une prime d’État, jusqu’à 1 525 €, est versée sur ces anciens plans.

Pour les PEL ouverts depuis 2018, dès la première année, les intérêts sont soumis à la flat‑tax de 30 % (12,8 % IR + 17,2 % prélèvements sociaux) et la prime d’État a été supprimée. Ces éléments rendent les nouveaux contrats moins intéressants.

Un faible rendement, surtout pour les nouveaux contrats
Certes, le PEL est un placement sûr, non soumis aux fluctuations des marchés financiers. Mais il comporte un certain nombre d’inconvénients, dont il est important de tenir compte. Contrairement au livret A, sa rémunération est fixée à l’ouverture et reste constante.

  • Taux brut à l’ouverture : 1 % pour les PEL ouverts entre août 2016 et décembre 2022 ; 2 % pour ceux ouverts en 2023 ; 2,25 % pour les ouvertures en 2024 ; 1,75 % pour les PEL ouverts à partir du 1er janvier 2025.
  • Rendement net après flat‑tax : environ 1,22 % net
  • En 2025, ce taux net est donc inférieur à celui du livret A à 2,4 % net et du LEP à 3,5 %

Fiscalité et prime d’État
Depuis 2018, tous les PEL sont soumis à la flat‑tax de 30 % et ne donnent plus droit à la prime .

Souscrire un PEL : des règles contraignantes

  • Versement minimal de 225 € à l’ouverture, puis au moins 540 € par an (ex. 45 €/mois, 135 €/trimestre, 270 €/semestre).
  • L’argent reste bloqué au moins 4 ans ; tout retrait entraîne la clôture du plan.
  • Après 10 ans, les versements sont interrompus mais les intérêts continuent de courir pendant 5 ans ; au-delà de 15 ans, le plan est transformé en livret classique.

Les anciens PEL doivent être conservés

  • Taux : 3,27 % brut (ouvert entre juillet 2000 et juillet 2003) ; 2,50 % brut (ouvert entre août 2003 et janvier 2015).
  • Fiscalité : exonération d’IR les 12 premières années, puis flat‑tax ; rendement net souvent bien plus attractif que les livrets actuels.

Synthèse et conclusion


Si vous détenez un ancien PEL, conservez-le : rendement garanti élevé et prêt immobilier à meilleur taux.
Pour un nouveau PEL en 2025, le rendement net (~1,2 %) est nettement inférieur à celui du livret A (2,4 %) ou du LEP (3,5 %). De plus, la fiscalité et les contraintes (blocage, retraits, clôture obligatoire) diminuent son attractivité.

Conclusion : en 2025, souscrire un nouveau PEL n’est généralement pas recommandé, sauf si votre objectif est de financer un projet immobilier avec un prêt spécifique et que vous acceptez de bloquer votre épargne. Par contre, conserver un ancien PEL reste un excellent choix.

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